Abstract: Je compare les ontologies de Louis Althusser, de Graham Harman, et de Paul Feyerabend du point de vue d’un pluralisme conséquent. Feyerabend n’emploie pas le mot “ontologie”, même si parfois il décrit ses idées pluralistes sous le titre d’un « réalisme ontologique ». Il parle parfois de sa position en termes d’une « méthodologie générale » ou d’une « cosmologie générale ».
Plus profondément, Feyerabend est hostile à l’entreprise même de l’ontologie, conçue comme discipline académique, comme branche de ce qu’il appelle la « philosophie des écoles ».
Je suggère qu’on peut construire le concept d’un différent type d’ontologie, que j’appelle une « ontologie diachronique”, qui serait acceptable aux yeux de Feyerabend parce qu’elle différerait radicalement de l’ontologie telle qu’elle est pensée habituellement.
L’ontologie classiquement conçue est une ontologie synchronique, n’ayant aucune place pour l’historicité ni pour le dialogue avec l’Être, elle suppose que l’Être est déjà là, déjà constitué sans contribution de notre part.
Je parle des philosophies de Louis Althusser et de Graham Harman comme des exemples de l’ontologie synchronique, et je donne une lecture détaillée du livre Harman THE THIRD TABLE.
Ensuite, je parle des idées de Paul Feyerabend pour montrer qu’elles constitue une manière différente de faire de l’ontologie. Feyerabend nous donne l’esquisse d’une ontologie diachronique, dans laquelle il n’y a pas de cadre stable ni de chemins fixes.
Je termine avec une discussion d’un essai par Andrew Pickering, NEW ONTOLOGIES, qui établit une distinction apparentée à la mienne, entre des ontologies « De Kooningiennes » (ou diachroniques) et « Mondrianesques » (ou synchroniques).
Conférence donnée à l’académie d’été de Bernard Stiegler en août 2012.
Texte: https://www.academia.edu/1884702/LONTOLOGIE_REND-ELLE_B%C3%8ATE
Vidéo: